Texte à l’écran : Ce film décrit des événements perturbants et des traumatismes vécus par les peuples autochtones au Canada. Certaines scènes pourraient provoquer de puissantes émotions ou des pensées négatives. Vous trouverez une liste des services de soutien offerts à la fin du film et sur le site Web.
Le texte disparait lentement, ligne par ligne.
Texte à l’écran : Une production de BUILD. Films et de Networked Health, rendue possible grâce au financement et au soutien de l’Association médicale canadienne.
(Soft (Aqittuq) de Silla & Rise)
(Musique hip-hop atmosphérique)
Des fissures dans un plan d’eau gelé. Une grande étendue de neige et de glace, des pierres noires un peu partout. Des empreintes de chien dans la neige. Un attelage de chiens huskies tire un traîneau. Une jeune Autochtone au nez percé marche en portant un sac à dos. Devant elle se dévoile un petit village au bord de l’eau.
Texte à l’écran : Adolescence
Un panneau d’arrêt en Inuktitut.
- [Adolescente] Comment se fait-il qu’un ventre plein de fumée noire soit à la fois si vide et si lourd?
Elle passe devant une murale colorée.
- [Adolescente] Je suis seule.
J’ai besoin d’anaanatsiaq [grand-mère].
(Uqausissakade Riit avec Elisapie)
(Musique mélancolique)
Elle poursuit son chemin sur l’étendue d’eau glacée, où défile l’animation d’un attelage de chiens huskies.
- [Adolescente] Mon anaanatsiaq est née dans l’indépendance.
Du sein de sa mère coulait le sang du phoque.
Empreintes de chiens et traces de traîneaux allant vers l’horizon plein d’ancêtres et de parents se tenant dans leurs bras.
Les huskies se volatilisent.
- [Adolescente parlant en inuktitut] Anaanatsiaq, penses-tu souvent à ta mère?
- [Grand-mère parlant en inuktitut] Chaque fois que j’ai mon ulu [couteau] en main.
- [Adolescente] La colonisation a été la puberté de mon anaanatsiaq.
Quand elle a eu 13 ans, vague après vague d’hommes blancs, pièces tintantes.
Catéchisme, catéchisme, cataclysme, cataclysme, toux, toux, toux.
Particules blanches flottant dans la noirceur.
(Souffle du vent)
- [Adolescente] Tu ne savais pas que c’était ton dernier jour avec ta mère?
- [Grand-mère parlant en inuktitut] Je ne savais pas que le bateau me l’enlèverait pour toujours.
- [Adolescente] Je ne me rappelle pas ma mère.
Le père de mon anaanatsiaq avait des qimmit [chiens] qui l’aidaient à parcourir terre et glace.
(Chiens pleurnichant)
- [Adolescente] Je m’imagine le silence après que les policiers ont tué ses chiens.
(Coups de feu)
Une goutte rouge sur fond blanc.
(Vent hurlant)
- [Adolescente] Pas de hurlements, pas de bousculades.
Des flaques rouges.
- [Adolescente] L’inverse d’une émeute, c’est le calme.
Et pour les Inuits, le silence n’est pas consentement.
Il est souvent protestation.
Le liquide forme une silhouette.
- [Adolescente] Pas de chiens, pas de femme, pas de mère pour ses enfants, pas de sépulture pour son amour. Son silence impassible devait être assourdissant.
Une animation sur fond d’aurores boréales vertes.
(Musique mélancolique)
- [Grand-mère parlant en inuktitut] C’étaient des temps durs. Nous avons été chassés de nos camps, nous étions affamés.
On nous a envoyés dans des pensionnats. On a fait de nous des orphelins.
Nous étions des enfants libres. Et, du jour au lendemain, nous sommes devenus des adultes pauvres, dépendants du gouvernement de l’homme blanc.
Être jeune aujourd’hui, c’est comment?
- [Adolescente] C’est toujours difficile, Anaanatsiaq.
La nuit dernière, mon amie voulait mourir. Elle va mieux maintenant, mais nous avons tous peur.
Une jeune autochtone portant un sac à dos s’avance sur une grande étendue de glace.
Texte à l’écran : Avant 1960, il n’y avait pratiquement pas de suicides chez les Inuits du Canada
En 2011, le taux de suicides chez les Inuits était près de 10 fois supérieur à la moyenne canadienne. La plupart des suicides sont commis par les moins de 25 ans.
- [Grand-mère parlant en inuktitut] Aittaa [Quelle tristesse]. Nous avons les outils pour bâtir nos propres forces.
Continue de faire ce que tu fais pour être forte, ma chérie.
Une jeune femme tient un couteau à la lame courbe par son manche de bois.
- [Adolescente] Mon ulu porte les traces de ma famille, de mon arrière-grand-mère, de ma grand-mère et de ma mère.
Chaque jour, mes gestes, mon ulu, brillent par la continuité. Ils ne m’ont jamais enlevé ce lien.
Elle continue d’avancer dans le paysage glacé.
- [Adolescente] Anaanatsiaq, il y a trois ans que tu es décédée.
Je souhaite partager une tasse de thé et du palaugaq [pain bannique] avec toi.
Elle s’assoit sur la banquise et verse du liquide dans le couvercle de son contenant isotherme.
- [Adolescente parlant en inuktitut] Nous sommes toujours un tout. Nous sommes un tout. Un grand tout.
Elle verse le liquide sur la glace.
(Musique dramatique s’intensifiant)
(Aboiements)
Des huskies harnachés courent sur la neige et la glace.
Huit chiens de traîneau tirent deux personnes sur la glace par une journée ensoleillée.
La jeune femme au nez percé est assise sur le traîneau avec une autre jeune femme. Toutes deux sourient. Elles ont les joues et le nez rouges.
Générique : Producteur délégué, Ewan Affleck; Réalisation, Christopher Paetkau; Coréalisation, Ewan Affleck, Adam Gualtieri, Chloe Ross-Rogerson; Scénario par Ewan Affleck; Créateurs, Ewan Affleck, Christopher Paetkau, Chloe Ross-Rogerson, Adam Gualtieri; Producteurs, Christopher Paetkau, Chloe Ross-Rogerson; Poésie et dialogues par Laakkuluk Williamson-Bathory; Directeurs de création, Stephen Gladue, Jennifer Podemski; Directrice musicale, Leela Gilday; Animation, Catherine Vu; Montage, Adam Gualtieri; Directrice de production, Chloe Ross-Rogerson; Conseiller principal de projet, Alika Lafontaine.
Mettant en vedette : Akutaq Williamson-Bathory, Makpa Otak, Jeannie Arreak-Kullualik, Leetia Eegeesiak
Titre du film – Devoir de mémoire [Traduction libre de « The Unforgotten »], gracieuseté de Iskwé.
Remerciements particuliers à : L’équipe de l’Association médicale canadienne, Karen Blondin Hall, Janelle Bruneau, Dana Francey
Transcriptions, Jeannie Arreak-Kullualik, Rev.com. Traductions, Jeannie Arreak-Kullualik, Edgar.ca, Elizabeth Biscaye.
Équipe de production du Nunavut : Direction photographique, Jamie Griffiths de Chickweed Arts; Cadrage, Jamie Griffiths de Chickweed Arts; Caméra Gimbal, Rico Manitok; Pilotage de drone, Thibaut Larquey; Mixage sur le terrain, Thibaut Larquey; Guide de sécurité sur la glace, Jimmy Qaunirq; Supervision des chiens d’attelage, Jovan Simic.
Musique : « Soft (Aqittiq) », écrit et interprété par Silla et Rise, « Uqausissaka », écrit et interprété par Rita Clair Mike Murphy, Elisapie Issac et Andrew Morrison.
Tournée en extérieur : Ce film a été réalisé sur les terres traditionnelles des Premières Nations, des Inuits et des Métis, qui adhèrent tous à des traités par lesquels ils ont accepté de partager ces terres avec les nouveaux arrivants dans ce qui deviendrait le Canada. Iqaluit, Nunavut
Texte à l’écran : Si ce film a provoqué chez vous de puissantes émotions ou des pensées négatives, vous pouvez obtenir de l’aide auprès des services suivants : Ligne de prévention du suicide ( 1 8 6 6 2 7 7 3 5 5 3), Ligne d’écoute d’espoir (1 8 5 5 2 4 2 3 3 1 0).
Une production de BUILD. Films et de Networked Health
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